Les études hydrogéologiques et la prospérité du Sénégal
| Date | 01 June 1963 |
| Author | Roman Karpoff |
| Published date | 01 June 1963 |
| DOI | 10.1177/002085236302900204 |
| Subject Matter | Articles |
Les
études
hydrogéologiques
et
la
prospérité
du
Sénégal
par
Roman
KARPOFF,
Docteur
ès-sciences,
membre
de
la
Société
Géologique
de
France,
ingénieur-géologue
en
chef
de
la
SAFEGE.
CDU
351.79
(663)
1.e
Senegal
est
tin
pays
esscntiellement
plat,
dont
1’altitude
moyenne
est
voisine
de
50
m
dans
le
vaste
territoire
qui
s’6tend
de
la
falaise
de
This,
aux
environs de
Matam
et
Bake],
ou
le
sol
s’61~ve ~
plus
de
100
m
de
haut.
A
l’ouest,
la
plaine
c6tl~re
et
la
presqu ile
du
Cap
Vert
ne
d6passent
gu~re
plus
de
93
m
entre
Pout
et
le
Cap
Rouge
et
105
m
au
volcan
des
lB1amelles;
au
nord,
la
val]6e
du
fleuve
S6n6gal
a
une
pente
telle-
ment
faible
que
la
mar6e
se
fait
sentir ~
plu-
sieurs
centaines
de
kilom6tres
de
l’embou-
chure ;
au
sud,
les
vall6es
de
la
Gambie
et
de
la
Casamance
ont
cr66
une
plaine
d6passant
a
peine
Ie
niveau
de
la
mer.
Ce
n’est
qu’au
sud-est,
en
Haute-Gambie,
que
le
sol
s’61~ve
enfin
et
d6passe
300
m
d’altitude
en
direc-
tion
du
Mall
et
de
la
Guin6e,
ou
le
Fouta-
Djalon
atteint
2.100
m.
Au
S~n6gal,
comme
ailleurs
en
Afrique,
se
sont
pos6s
tres
t6t
des
problemes
d’eau,
qui
ont
ete
r6solus
au
fur
et a
mesure
par
les
« moyens
du
bord
».
A
une
perio(le
de
puits
peu
profonds,
legues
par
I’homme
ii6olithiqtie,
a
succede
une
periode
de
puits
et
parfois
de
citernes;
la
population,
peu
nombreuse
il
y
a
un
si~cle,
pouvait
s’en
contenter.
Puis,
avec
le
d6veloppement
des
villes
et
les
nouveaux
besoins
en
vivres
de
toutes
sortes,
dont
la
viande
forma
un
contingent
croissant,
les
besoins
en
eau
s’accrurent
un
peu
partout
et
il
fallut
trouver
une
solution
nouvelle.
A
la
veille
de
la
derni~re
guerre,
la
qualit6
des
eaux
etait
loin
d’être
parfaite :
la
nappe
phr6atiqLie
facilement
contamin6e,
les
noma-
des
buvant
les
eaux
polluees
des
mares
et
des
lacs
temporaires
nes
de
la
saison
des
pluies,
tout
un
peuple
remplissait
les
hopitaux,
quand
il
n’allait
pas,
avec
ses
troupeaux
pa-
ralyses
par
la
soif,
blanchir
les
sentiers
du
Fcrio
de
ses
osscments
innomhrables.
l~ ace
a
cela,
un
forage
heureux
atteignit
en
1938
des
sables
imbibes
d’eau
pure ~
Kaolack,
a
160
km
a
1’est-sud-est
de
Dakar;
apr~s
un
temps
J’arrêt
<1il
aux
6v6nements
mondiaux,
il
Illarqua
le
d6but
de
la
brillante
expansion
economique
du
S6n6gal
depuis
la
fin
de
la
guerre,
car
il
mit
en
evidence
1’existence
d’une
nappe
aquifire
d’une
richesse
peu
commune,
a
une
profondeur
facilement
acces-
sible
par
les
appareils
de
forage.
Cette
decouverte,
due
semble-t-il
au
ha-
sard,
fut
titills6e
par
la
suite
pour
creer
des
forages
sur
une
certaine
distance a
l’int6rieur
des
c6tes.
On
rencontrait
chaque
fois
de
I’eau
dans
les
sables
dits c maestrichtiens »;
et
chaque
fois,
les
troupeaux
de
bovides
ga-
gnaient
un
peu
plus
sur
un
territoire
a
pitti-
rages
faciles,
sinon
abondants.
Jusqu’au
jour
ou
se
posa
la
question
capitale
de
savoir
(luelles
6talent
les
r6serves
exploitables,
et
d’où
venait
1’eau.
Kn
1950,
on
entreprit
1’6tude
hydrog6olo-
gique
de
l’int6rieur
du
S6n6gal.
Le
travail
sur
le
terrain
s’articula
sur
les
coupes
des
forages
deja
r6alls6s,
dont
les
plus
orientaux
6talent
a
1’6poque
ceux
de
Dodji
et
de
Bar-
kédji,
profonds
de
pres
de
300
m;
le
niveau
de
la
nappe
semi-art6sienne
du
maestrichtien
y
était i
20
et a
8
m
sous
le
niveau
du
sol,
done
a
9
et ~
5
m
au-dessus
du
niveau
de
la
in er.
Ces
forages
apporterent
les
seuls
renseigne-
ments
pr6cis
sur
le
soubassement
des
vastes
etendues
de
l’int6rieur
du
S6n6gal,
ou
le
sol
cst
couvert
d’une
formation
sablo-argileuse
d’origine
continentale,
6paisse
parfois
de
120
m
comme
ii
Tambacounda,
qui
voile
tout
le
substratum.
C’.elui-ci
affleure
par
endroits
cntre
Dakar
et
le
r Ravin
des
Voleurs
»
de
’I’lil~s*.
n~ais,
pur
le
retrouver
i
1’est,
il
fant
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