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Published date01 June 1963
Date01 June 1963
DOI10.1177/002085236302900211
Subject MatterArticles
INFORMATIONS
ET
NOUVELLES
SOMMAIRE
INFORMATIONS
(pp.
190
à
199)
« Pacem
in
Terris »
(p.
190)
Espagne :
Centre
de
formation
et
de
perfectionnement
des
fonctionnaires.
Activités
en 1962
( p.
197)
Commission
internationale
des
juristes
(p.
198)
COOPERATION
TECHNIQUE
(pp.
199
à
203)
Afrique,
Communauté
économique
européenne,
Congo
(Léopoldville),
Inde,
Iran,
Jordanie,
Liban,
Maroc,
Na-
tions
Unies,
Niger,
République
arabe
unie,
Somalie,
Turquie
NOUVELLES
( pp.
203
à
207)
Afrique,
Allemagne
fédérale
,
Autriche
,
Colombie
,
Commu-
nauté
européenne,
France,
Italie,
Pakistan,
Porto-Rico
,
Portugal,
Royaume-Uni
CHRONIQUE
DE
L’INSTITUT
( pp.
208
à
220).
«
PACEM
IN
TERRIS
»
En
raison
de
l’importance
et
de
la
port6c
de
1’en.cyclique
« Pacem
in
terris
»
du
Pape
Jean
XXIII,
nous
avons
cru
utile
d’en
re-
produire
ici, a
l’intention
de
nos
lecteurs,
la
partie
II,
relative
aux
rapports
entre
les
hommes
et
les
pouvoirs
publics
au
sein
de
chaque
communaut6
politique,
et
la
partie
IV,
aux
rapports
dcs
individus
et
des
com-
munaut6s
politiques
avec
la
communaut6
mondiale.
« II. -
Rapports
entre
les
homines
et
les
pouvoirs
publics
au
sein
de
chaque
communauté
politique
Necessite
de
l’ autorité;
son
origine
divine
1.
-
A
la
vie
en
societe
manqueraient
I’or-
dre
et
la
fecondite
sans
la
presence
d’hommes
16gitimement
investis
de
I’autorit6
et
qui
assurent
la
sauvegarde
des
institutions
et
pourvoient
dans
une
measure
suffisante
au
bien
commun.
Leur
autorit6,
ils
la
tiennent
tout
enti~re
de
Dieu,
comine
1’enseigne
saint
Paul .
« I1
n’en
est
pas
qui
ne
vienne
de
Dieu
(1).
La
doctrine
de
I’Ap6tre
est
ainsi
expliqu6e
par
saint
Jean
Chrysostome :
«
Que
voulez-vous
dire?
Chacun
des
gouvernants
serait-il
établi
par
Dieu
dans
sa
fonction?
Ce
n’est
pas
ce
que
j’affirme,
r6pondra
Paul;
je
ne
parle
pas
des
individus
rev6tus
du
pou-
voir,
mais
proprement
de
leur
mandat.
Qu’il
y
ait
des
pouvoirs
publics,
que
des
hommes
commandent,
que
d’autres
soient
subordon-
nes
et
que
tout
n’arrive
pas
au
hasard,
voil~,
dis-je,
ce
qui
est
le
fait
de
la
sagesse
divine
»
(2).
En
d’autres
termes :
puisque
Dieu
a
dote
de
sociabilit6
la
cr6ature
humaine;
mais
puisque
nulle
societe
« n’a
de
consistance
sans
un
chef
dont
1’action
efficace
et
unifiante
mobilise
tous
les
membres
au
service
des
buts
(1) Rom
.
15, 1-6.
(2)
In Epist. ad
Rom
191
communs,
toute
communaut6
humaine
a
be-
soin
d’un,e
autorite
qui
la
regisse.
Cel1e-ci,
tout
comme
la
societe,
a
done
pour
auteur
la
nature
et
du
meme
coup
Dieu
lui-m£me
(3).
Pour
autant
I’autorit6
n’6chappe
point a
toute
loi.
Elle
consiste
pr6cis6ment
dans
le
pouvoir
de
commander
selon
la
droite
raison.
Des
lors
toute
sa
force
imperative
lui
vient
de
l’ordre
moral,
lequel ~
son
tour
repose
sur
Dieu,
son
principe
et
sa
fin.
a
L’ordre
absolu
des
vivants
et
la
fin
meme
de
1’homme -
de
l’homme
libre,
sujet
de
devoirs
et
de
droits
inviolables,
de
1’hom,me
origine
et
fin
de
la
societe
-
regardent
aussi
la
cite
comme
communaut6
n6cessaire
et
dot6e
de
I’autorit6;
sans
celle-el
pas
d’existence,
pas
de
vie
pour
le
groupe...
Suivant
la
droite
raison
et
sur-
tout
la
foi
chr6tienne,
cet
ordre
universel
trouve
necessai.rement
son
origine
en
Dieu,
6tre
personnel
et
notre
Criateur
1
tous;
par
cons6quent
les
titres
des
pouvoirs
publics
se
ramènent à
une
certaine
participation
de
I’autorit6
divine
elle-même»
(4).
Aussi
bien,
si
le
pouvoir
s’appuie
exclusive-
ment
ou
principalement
sur
la
menace
et
la
crainte
des
sanctions
p6nales
ou
sur
la
pro-
messe
des
recompenses,
son
action
ne
r6ussit
aucunement a
susciter
la
recherche
du
bien
commun;
y
parviendrait-il,
ce
serait
d’une
façon
6trang~re ~
la
dignit6
de
(’hotnme,
etre
libre
et
raisonnabie.
L’autorit6
est
avant
tout
une
force
morale.
Ses
d6tenteurs
doivent
donc
faire
appel,
en
premier
lieu,
a
la
con-
science,
au
devoir
qui
incombe a
tous
de
servir
avec
empressement
les
interets
com-
muns.
Mais
les
hommes
sont
tous
6gaux
en
dignit6
naturelle;
aucun
n’a
le
pouvoir
de
d6terminer
chez
un
autre
le
consentement
intime;
ce
pouvoir
est
r6serv6 a
Dieu,
le
seul
qui
scrute
et
qui
juge
les
d6cisions
secr6tes
de
chacun.
Par
suite,
I’autorit6
humaine
ne
peut
lier
les
consciences
que
dans
la
mesure
ou
elle
se
relie
a
l’autorité
de
Dieu
et
en
con-
stitue
une
participation
(5).
Ainsi
se
trouve
garantie
la
dignit6
meme
des
citoyens,
car
l’ob6issance
qu’ils
rendent
aux
d6tenteurs
de
I’autorit6
ne
va
pas a
des
hommes
comme
tels;
elle
est
un
hommage
adresse a
Dieu,
Cr6ateur
et
Providence,
qui
a
soumis
les
rapports
humains
a
l’ordre
qu’il
a
lul-m8me
6tabli.
Et,
bien
loin
de
nous
a’baisser
en
rendant ~
Dieu
Ie
respect
qui
lui
est
du,
nous
ne
faisons
en
cela
que
nous
6lever
et
nous
ennoblir,
puisque
c’est
r6gner
que
servir
Dieu
(6).
1,’autorite
exig6e
par
l’ordre
moral
6mane
de
Dieu.
Si
donc
il
arrive
aux
dirigeants
d’6-
dicter
des
lois
ou
de
prendre
des
mesures
contraires a
cet
ordre
moral
et
par
cons6-
quent, a
la
volont6
divine,
ces
dispositions
ne
peuvent
obliger
les
consciences,
car
il
faut
obeir a
Dieu
plut6t
qu’aux
hommes
»
(7).
Bien
plus,
en
pareil
cas,
I’autorit6
cesse
d’8tre
elle-m6me
et
d6g6n~re
en
oppression.
La
16gislation
humaine
ne
revet
le
caract6re
de
loi
qu’autant
qu’elle
se
conforme a
la
juste
raison;
d’ou
il
appert
qu’elle
tient
sa
vigueur
de
la
loi
6ternelle.
Mais
dans
la
mesure
ou
elle
s’6carte
de
la
raison,
on
la
declare
in-
juste,
elle
ne
v6rifle
pas
la
notion
de
loi,
elle
est
plut6t
une
forme
de
violence
(8).
L’origine
divine
de
I’autorit6
n’enl~ve
au-
cunement
aux
hommes
le
pouvoir
d’611re
leurs
gouvernants,
de
d6finir
la
forme
de
I’Etat
ou
d’imposer
des
r6gles
et
des
bornes a
1’exercice
de
I’autorit6.
Ainsi
la
doctrine
que
Nous
venons
d’exposer
convient ~
toute
espèce
de
r6gime
vraiment
d6mocratique
(9).
La
réalisation
du
bien
coynmun,
raison
d’gtre
des
Pouvoirs
publics
2.
-
Tous
les
individus
et
tous
les
corps
interm6diaires
sont
tenus
de
concourir,
cha-
cun
dans
sa
sphere,
au
bien
de
1’ensemble.
Et
c’est
en
harmonie
avec
celui-.ci
qu’ils
doi-
vent
poursuivre
leurs
propres
interets
et
suivre,
dans
leurs
apports
-
en
biens
et
en
services
-
les
orientations
que
fixent
les
pou-
voirs
publics
selon
les
normes
de
la
justice
et
dans
les
formes
et
limites
de
leur
comp6-
tence.
Les
actes
command6s
par
I’autorit6
devront
etre
parfaitement
corrects
en
eux-
m~mes,
d’un
contenu
moralement
bon,
ou
tout
au
moins
susceptible
d’6tre
orient6
au
bien.
Toutefois,
la
fonction
gouvernementale
n’ayant
de
sens
qu’en
vue
du
bien
commun,
les
dispositions
prises
par
ses
titulaires
doi-
vent a
la
fois
respecter
la
v6ritable
nature
de
ce
bien
et
tenir
compte
de
la
situation
du
moment
(10).
(3)
Léon
XIII.
Immortale
Dei,
1885.
(4)
Radiomessage
de
Noël
,
1944.
(5)
Cf.
Léon
XIII,
Diuturnum
illud.
(6)
Cf.
ibid.
et
Immortale
Dei.
(7)
Act.
5,
29.
(8)
Summa
Theol.
:
cf.
Pic
XII,
Radiomessage
de
Noël
,
1944.
(9)
Cf.
Léon
XIII,
Diuturnum
illud,
et
Pie
XII,
Radiomessage
de
Noël
,
1944.
(10)
Cf.
Pie
XII,
Radiomessage
de
Noël
,
1942,
et
Léon
XIII,
Immortale
Dei
,
1885.

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